Les textes ci-dessous proviennent des plaques signalétiques interprétatives du circuit historique réalisé par le Pays d'Art et d'Histoire.
L'église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption de Bordères-Louron
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption est située sur la rive droite de la Neste, sur une vaste place qui souligne la monumentalité de cet édifice conçu à la mesure du rôle de chef-lieu de canton de Bordères-Louron. Il n'en a pas toujours été ainsi.
L'imposante église de Bordères-Louron présente un plan en croix latine. Elle est formée d'une nef et de bas-côtés, d'un transept et d'une abside polygonale. L'ensemble del'édifice est voûté d'ogives. De style néogothique, elle doit son allure imposante à son clocher-tour élancé, couronné par une flèche d'ardoise. Elle est une des plus récentes du canton.
À l'origine, l'église de Bordères-Louron, dédiée à Saint-Orens, se dressait rive gauche, sur l'ancienne Route Royale, au milieu du cimetière actuel. Datée du XIIe siècle, elle renfermait une statuaire remarquable des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Parmi elle, le retable du sculpteur Marc Ferrère, originaire d'Asté en vallée de Campan.
En 1861, le conseil municipal décida de construire une église plus spacieuse et confia le projet à l'architecte tarbais J.J. Latour. Mais son décès en 1868, ainsi que des différends entre la commune et l'entrepreneur, retardèrent l'exécution du chantier.
L'architecte diocésain H-L. Durand reprit la direction du chantier et le mena à son terme en 1875.
Lors de la démolition de l'ancienne église en 1926, une stèle gallo-romaine, encastrée dans la maçonnerie, fut découverte. Elle fut transférée avec l'ensemble des éléments décoratifs dans la nouvelle église dédiée à Notre-Dame-de-l'Assomption.
Le château de Bordères-Louron
Le château a été bâti sur une butte de terre au nord-ouest du village actuel. Il ne reste en élévation que quelques vestiges de l'enceinte polygonale et une partie de la chapelle, aujourd'hui transformée en maison, laissant apparaître l'abside à droite de l'enceinte.
L'entrée, située au niveau de la place du Trépadé, se faisait par un pont-levis. Le château fut bâti en pierre de taille et l'on peut remarquer que de nombreuses pierres du château furent réutilisées dans les maisons ou dans les murs de soutènement des rues. La forteresse fut construite à la fin du XIIIe siècle probablement par Don Roger d'Espagne, 1er seigneur de la vallée du Louron. La famille d'Espagne s'allia par la suite avec les Montespan du Comminges. Entre 1308 et 1311, la maison d'Espagne-Montespan transforma le château et l'aménagea en conséquence : le logis du seigneur, le donjon et la chapelle furent élevés.
La vallée du Louron resta longtemps le fief des seigneurs d'Espagne-Montespan. Elle ne fit partie des Quatre Vallées (Aure-Barousse-Nestès-Magnoac) qu'en 1398, lorsque le Louron fut rattaché à la maison d'Armagnac. Jean V d'Armagnac s'est d'ailleurs retiré plusieurs fois dans son château de Bordères-Louron après son excommunication par le pape Nicolas V en 1460.
Cette demeure seigneuriale fut vraisemblablement abandonnée par les châtelains à la fin du XVIIe siècle lorsque le Marquis de Montespan, tombé en disgrâce à la cour de Louis XIV, se retira sur ses terres de Bonnefont.
À l'abandon progressif s'ajouta l'incendie du 14 janvier 1740 qui brûla la toiture du château et qui détruisit, en 4 heures, la quasi totalité du village.
L'église Saint-Germé d'Ilhan
L'église Saint-Germé est située à environ 900 m d'altitude, à l'extrémité est du village d'Ilhan, comme suspendue au-dessus de la vallée du Louron.
Ce village était une commune jusqu'en 1972 avant d'être rattaché à Bordères-Louron.
L'église est d'origine romane. Elle présente un plan commun à la majorité des édifices romans des vallées d'Aure et du Louron : un vaisseau unique qui se termine par une abside semi-circulaire. Son clocher-mur est percé d'une baie géminée.
Au XVIe siècle, sous la pression d'une démographie croissante, l'église est remaniée : une chapelle gothique voûtée d'ogives au nord est ajoutée et le portail sud est agrandi. Ce portail a fait l'objet d'un soin particulier : les moulures reposent sur des bases
prismatiques et un arc de décharge en saillie vient souligner l'ouverture. Sous les culots de l'arc, les sculpteurs ont représenté des visages.
Les travaux d'agrandissement du XVIe siècle ont été l'occasion de décorer l'église de peintures murales. Bien que lacunaires, elles forment un ensemble organisé dans le chœur et la nef. Trois épisodes de la vie de la Vierge sont encore visibles :
l'Annonciation, la Visitation et l'Assomption. Cependant, une partie de ce décor a été cachée au milieu du XVIIIe siècle par un vaste retable baroque architecturé.
Son installation est consécutive à la Réforme catholique qui voit dans l'utilisation des retables un moyen de réaffirmer les dogmes contestés par les protestants.
Avant la Révolution française, l'église Saint-Germé était une annexe de la cure de Lançon.
Le mobilier ainsi que les peintures sont classés au titre d'objets des Monuments historiques en 1979 et en 1983.
Le quartier de la Moulette de Bordères-Louron
Le quartier de la Moulette occupe le nord-est de Bordères-Louron. Il est dominé par des jardins suspendus à flanc de montagne, alimentés par un système d’irriguation. Tout comme le lavoir, les jardins, privés mais visibles de tous, étaient des lieux de sociabilité villageoise.
Un cheminement à travers la forêt permet d'apprécier ces anciens potagers étagés dans la pente.
Le quartier de la Moulette : exemple d'une gestion communautaire de l'eau
L'abreuvoir et le lavoir sont alimentés par la Moulette, cours d'eau qui a donné son nom au quartier. Légèrement décalé par rapport au lavoir, un ingénieux système de rigoles permettait un partage équitable de l'eau entre les propriétés alentours. Une pierre obstruait l'arrivée de l'eau à l'une ou l'autre des rigoles afin de desservir alternativement les villageois du quartier.
Les jardins en terrasse : une solution d'extension des surfaces cultivables et de lutte contre l'érosion
Les jardins de Bordères-Louron sont aménagés en terrasse. On peut apercevoir les murettes en maçonnerie de pierre sèche parfois construites autour d'énormes blocs de granit.
Interfaces entre la sphère publique et privée, ils sont les témoins de la vie d'autrefois où chaque famille travaillait son lopin de terre pour subsister. La taille réduite des terrasses ne permettait pas un rendement important, c'est pourquoi plusieurs terrasses étaient
nécessaires pour nourrir une famille. On y semait des céréales (seigle, orge, sarrasin) et des légumes (lentilles, choux, pommes-de-terre...).
La maison Mandret de Bordères-Louron
La maison Mandret, située dans le quartier de La Carrère, est la plus ancienne du village de Bordères-Louron.
Cette maison est composée d'un logis d'habitation et d'une ancienne étable disposés en L autour d'un jardin. La façade principale du logis est exposée plein sud afin de profiter au mieux du soleil. Aucune ouverture n'est percée au nord, exceptées celles du toit, plus récentes et destinées à éclairer les combles aménagés.
On note sur le toit la présence d'un pigeonnier à gauche et de deux lucarnes : des outeaux.
Ces derniers servaient autrefois à aérer le grenier dans lequel les récoltes de céréales séchaient.
La façade a été modifiée par l'adjonction d'une galerie en bois.
L'encadrement d'origine de la porte d’entrée, en marbre, a été conservé. Chaque piédroit de l'encadrement repose sur une base sculptée et moulurée. Sur le linteau, les initiales du propriétaire B.M.N. sont associées au monogramme christique : I.H.S. (Iesus Hominum Salvator : Jésus sauveur des hommes). La date probable de construction, 1621, est indiquée sous le monogramme.
L'ancienne étable, à droite du logis, a été transformée en remise. L'étage servait autrefois à stocker le foin.
Le quartier de La Carrère
Dans ce quartier se trouvent un lavoir et un abreuvoir alimentés par la Moulette, ce petit cours d’eau qui donna son nom à un autre quartier plus en hauteur. À proximité de ces deux constructions, une dalle de schiste est le seul élément restant d'un “chargeoir” à bois. Les habitants faisaient glisser les billes de bois depuis les hauteurs du village jusqu’à cet endroit.
Monographie communale de Bordères-Louron faite en 1887 par l'instituteur Mr ROUYS
http://www.archivesenligne65.fr/collection/376-borderes-louron-par-rouys/?n=1
Monographie communale d'Ilhan faite en 1887 par l'institutrice Mme JOUANUC
http://www.archivesenligne65.fr/collection/476-ilhan-par-sophie-jouanuc-institutrice/?n=2